Dans notre société occidentale, devenue intolérante au risque, l'identification, le traitement et la gestion des «délinquants dangereux» ont pris, ces dernières années, une place prépondérante dans la répression pénale.
Dans la conjoncture actuelle, dangerosité et méthodes actuarielles sont devenues des éléments déterminants et l'expertise psychiatrique l'une des clés de voûte de la justice pénale. Le concept de juste peine ne s'observe dorénavant plus au travers du prisme de la faute, la notion de dangerosité s'étant affranchie des notions de culpabilité et d'intention, mais au travers des prédictions. Dès lors, une question, soumise à l'expert par la justice, semble désormais plus pertinente à poser : le délinquant ayant commis une faute est-il dangereux ?
La présente étude apporte un regard critique sur la situation qui prévaut actuellement entre le délinquant, le juge et l'expert dans le cadre de l'évaluation de la dangerosité.